Depuis quelques temps, en fait depuis la fin de l'été, ça ne va pas trop fort. Ça empire de semaine en semaine, j'ai l'impression. Je fais des choses que je n'ai jamais faites. Je perds le contrôle. Je fais des choses que je ne veux pas faire.
Mais c'est pas si pire.
Mais non, ce n'est pas si pire. Ça pourrait être bien pire. J'ai juste à me botter le derrière... Comme il le dit si bien, "force-toi"...
En fait, j'ai l'impression que j'ai plus ou moins conscience de ce qui arrive ces temps-ci. Ça fait des mois que les gens ont commencé à me parler d'hospitalisation. Par moments, je me dis, oui, vas-y. Puis d'autres moments, j'ai peur et au fond...
... ce n'est pas si pire...
Mais comment savoir quand on a réellement besoin d'être hospitalisée? Je devrais le savoir, la prochaine serait la dixième... Dix... ça aussi ça me fait peur... Mais bon... est-ce que j'ai besoin d'être hospitalisée présentement? C'est fou, je ne le sais pas pour vrai. Je me dis que bien des gens en ont plus de besoin que moi, que moi je suis consciente de ce que je fais (à quel point...?)... Je ne sais pas... je ne sais pas du tout... je suis perdue... j'aimerais avoir une lumière pour m'éclairer... et encore là... je suis si méfiante et si entêtée... Je ne sais même pas comment je dirais ça à mon médecin... "Ça va mal... je ne sais pas pourquoi, mais ça va mal... Les compulsions sont suivies de compasations de plus en plus grandes parce que la peur de prendre du poids est devenue immense... assez pour m'empêcher de dormir... j'angoisse tellement... puis même si au fond j'aime ça, je pense que je fume trop... objectivement, ce n'est pas normal de fumer quasi quotidiennement... et puis la lame... c'est pas profond... mais c'est là... pas à tous les jours, mais au moins 2-3 fois par semaine... je ne sais pas... au fond, c'est peut-être pas si pire... mais ça reste que c'est de plus en plus dur à vivre..." Et ça mène où de telles paroles? Je me répondrais bien bêtement "reprends-toi en main la grande! quand tu voudras arrêter, tu arrêteras"... mais non... ça ne s'arrête pas comme ça...
Admettons que je suis hospitalisée... Les compulsions, la drogue, les laxatifs et les vomissements disparaîtraient... ce serait déjà pas mal d'avoir un répit de tout ça... mais est-ce que ça vaut la peine? Est-ce que j'en vaux la peine? Parce qu'aujourd'hui, plus de 7 ans après que tout ça ait commencé, après 9 hospitalisations et après avoir testé à peu près toutes les ressources qui existent, je suis toujours aussi mal. Non, en fait, je suis plus mal. De plus en plus mal. Est-ce que c'est vraiment possible que je guérisse? Est-ce que ça vaut la peine de m'en donner encore espoir? Parce qu'au fond, si c'est pour rechuter encore et encore après, ça n'en vaut pas la peine. Tant qu'à ça, je suis mieux de me laisser aller jusqu'à ce que je n'en puisse vraiment plus et que j'y mette fin drastiquement.
Vraiment, je suis perdue... Et j'ai peur... tellement peur... de ce soir, de demain, de la semaine qui s'en vient... Je ne sais plus quoi faire...